Rox à la salle de sport

Le vestiaire était presque désert, baigné dans la lumière tamisée des néons qui clignotaient légèrement au-dessus des casiers. L’odeur de savon et de sueur flottait dans l’air, vestige d’une séance intense à la salle de sport. Rox et Lucas, amis depuis des années, se retrouvaient là, comme souvent après leurs entraînements du vendredi soir. Ils avaient toujours partagé une complicité naturelle, des rires faciles, des regards qui s’attardaient parfois un peu trop longtemps.

Ce soir-là, l’atmosphère était différente. Peut-être était-ce la chaleur qui collait à leur peau, ou le silence inhabituel du vestiaire vide. Lucas, torse nu, essuyait la sueur de son front avec une serviette, ses muscles encore tendus par l’effort. Rox, appuyé contre un casier, l’observait discrètement, son regard glissant sur les lignes de son corps. Il y avait quelque chose d’électrique dans l’air, une tension qu’aucun des deux n’osait nommer.

« T’as l’air crevé, » lança Rox, brisant le silence avec un sourire en coin. Sa voix était taquine, mais ses yeux trahissaient autre chose, une lueur d’envie qu’il ne pouvait cacher.

Lucas releva la tête, croisant son regard. « Toi aussi, mais t’as pas l’air de t’en plaindre. » Il y avait un défi dans son ton, une invitation subtile. Il s’approcha, laissant tomber sa serviette sur le banc. Leurs corps étaient proches maintenant, assez pour que Rox sente la chaleur émaner de la peau de Lucas.

Un instant de silence s’étira, lourd de possibilités. Puis, sans un mot, Rox tendit la main, frôlant le bras de Lucas. Ce simple contact fit naître un frisson chez eux deux. Lucas ne recula pas. Au contraire, il se rapprocha encore, son souffle effleurant la joue de Rox. « Tu joues à quoi, là ? » murmura-t-il, un sourire espiègle aux lèvres.

« À rien… ou peut-être à tout, » répondit Lucas, sa voix plus rauque. Ses doigts glissèrent lentement vers l’épaule de Lucas, puis descendirent, traçant la courbe de son torse. Chaque mouvement était prudent, comme s’il testait les limites de cet instant suspendu.

Lucas ferma les yeux un instant, savourant la sensation. Puis, d’un geste décidé, il attrapa la nuque de Rox et l’attira à lui. Leurs lèvres se rencontrèrent, d’abord hésitantes, puis avec une urgence qui trahissait des mois de désirs refoulés. Le baiser était brûlant, chargé de l’énergie brute de leur séance de sport et de l’intimité de ce moment volé.

Le vestiaire semblait disparaître autour d’eux. Les casiers froids, le carrelage humide, tout s’effaçait face à la chaleur de leurs corps pressés l’un contre l’autre. Les mains de Lucas explorèrent le dos de Rox, glissant sous le tissu de son t-shirt encore trempé de sueur. Rox répondit en mordillant doucement la lèvre de Lucas, arrachant un gémissement étouffé à son ami.

Ils s’écartèrent un instant, à bout de souffle, leurs fronts collés l’un contre l’autre. « On devrait peut-être… ralentir, » murmura Lucas, bien qu’il n’en ait aucune envie.

Rox éclata d’un rire doux, ses yeux brillant d’une audace nouvelle. « Ou pas. » Il l’attira à nouveau, cette fois avec plus d’assurance, leurs corps s’imbriquant comme s’ils avaient toujours été faits pour ça.